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29 avril 2014

La maladie de Sachs, Martin Winckler

 

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"Dans ce pays, les maladies, comme les syndromes, portent le nom des médecins qui les ont, sinon observés, du moins décrits pour la première fois. Elles ne portent jamais le nom de la personne qui en souffrait. Ce qui montre bien à quel point la maladie appartient aux médecins, à une caste, à un groupe qui seul en détient la jouissance"

Bruno Sachs est un médecin de campagne. Un jeune médecin de campagne qui tente de "soigner les malades et non les maladies", il cherche à pratiquer une médecine humaine. Chacun des habitants de la région a eu affaire à lieu d'une manière ou d'une autre, et chacun d'entre eux raconte avec ses mots le docteur Bruno Sachs. Docteur qui, jour après jour, encaisse les plaintes de toutes ces personnes. 

La maladie de Sachs est un roman dont j'entend parler depuis trèes longtemps, ce roman publié en 1998 a obtenu le prix du livre Inter et a fait l'objet d'une adaptation au cinéma juste après. De plus, il semble que tous mes proches aient adorés ce livre. Alors quand france loisir a publié ce livre dans cette collection qui fait de si belles couvertures j'ai foncé !

Ce qui marque dès le début de la lecture c'est la forme du livre. En effet, celui ci est composé de chapitre relativement court. Chacun de ces chapitres laisse la parole à un personnage, certains ne parlent qu'une fois, d'autres sont omniprésents. Mais chacun s'adresse directement au Docteur Sachs. La maladie de Sachs est donc un roman de 656 pages rédigés au "tu", pari difficile! Mais ce pari a été relevé haut la main, la narration est rendue extrêmement fluide et dynamique par ce procédé. On se rend compte au fil du texte que chaque personnage à ses tics de langages propres, sa manière de s'exprimer. Et vu le nombre de personnages, cela a dû être extrêmement dur à mener! De plus, il n'y a pas seulement une grandes variétés de narrateurs, il y a aussi une vraie diversité des formats: extraits de journal, courtes nouvelles, appel téléphonique,...Tout y passe.D'un point de vu stylistique, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce livre.

La ou le bat blaisse, c'est sur le fond du roman. 

Le thème est intéressant pourtant, l'exercice de la médecine est un sujet vaste, et qu'on sent parfaitement maîtrisé par l'auteur (lui même médecin d'ailleurs). Mais je n'ai jamais réussi à vraiment m'intéresser à Bruno Sachs. C'est très personnel, et sans doute dû au choix de situer le roman en province, probablement quelque génération auparavant, mais la mentalité du roman m'a dérangée. Le coté traditionaliste visible tout au long du roman m'a franchement horripilé, notamment à cause de la vision de la femme qui en ressort. Je suis peut-être un peu trop moderne, mais il n'empêche que cela m'a heurtée.

Combiné au fait que ce roman commence très lentement, je n'ai pas reussi à m'attacher au sort de Bruno Sachs, encore moins à celui de ses patients.

Même si je m'attendais à mieux, ce roman reste une lecture agréable. Et c'est un roman qui fait réfléchir. En effet, Martin Winckler distille tout au long du roman une critique à l'égard des médecins et de leur manière de soigner. Une critique extrêmement vive mais sans doute méritée.

La maladie de Sachs, Martin Winckler, 656 pages, 10 euros

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